Aurore de l'Europe

Un blog destiné à informer et à entretenir le débat autour des questions de droits de l'homme et de bioéthique.

Thursday, December 01, 2005

Scandale éthique autour d’un chercheur coréen spécialiste du clonage

The Professeur coréen Hwang Woo-Suk, un spécialiste mondial du clonage a dû démissionner le 24 novembre 2005, à la suite d’un scandale éthique autour de ses travaux sur le clonage humain.

Hwang, dont le laboratoire était qualifié par le Magazine Américain Time de « pionnier » dans le domaine du clonage animal et humain, a été accusé d’avoir accepté que ses subordonnées féminines donnent leur ovocytes pour ses recherches sur le clonage. Ethiquement, le don de cellules ou de parties du corps par des subordonnés est traditionnellement interdit par la communauté scientifique, car les subordonnés pourraient se sentir « obligés » de donner ces cellules eu égard à leur lien de subordination.

Mais peu après la démission de Hwang, un mouvement populaire est né, dans lequel des centaines de femmes coréennes ont promis de donner leurs propres ovocytes pour la recherche. Dû en partie à un contexte de nationalisme renaissant, et en partie à la présence d’un site web « IloveHws » dédié au soutien du Pr. Hwang, ce mouvement regroupe de nombreuses femmes qui apparaissent avoir été séduites par les avancées thérapeutiques – purement théoriques, jusqu’à présent – promises par la recherche sur les cellules souches.

La Corée du Sud a beaucoup misé sur la recherche en cellules souches, devenant un havre pour ces recherches, alors même que de nombreux pays interdisent de telles recherches – en premier lieu, la France et les Etats-Unis. Le scandale Hwang ne pouvait tomber plus mal pour un pays qui essaie de prendre une longueur d’avance dans les retombées économiques potentiellement astronomiques qui pourraient résulter d’applications thérapeutiques des cellules souches.

De légers mouvements sur ce front se faisaient sentir aussi en France. Alors que l’on explorait la possibilité de se passer d’ovocytes – de récentes recherches ont démontré la possibilité d’utiliser des cellules souches de la paroi des ovaires – le législateur français considérerait sérieusement la possibilité d’autoriser les recherches sur les cellules souches. A l’heure actuelle, la loi française autorise l’importation de cellules souches de l’étranger – curieuse hypocrisie ! – mais non le développement ab initio de lignées de cellules souches embryonnaires sur le territoire français. Quant à la possibilité de se passer d’ovocytes, elle ne devrait pas conduire à des illusions sur les recherches : il est vrai que les cellules de la paroi des ovaires sont multipotentes, mais l’une des différentiations possibles est bien… un développement en ovocyte ! On n’élimine donc en rien, ni la création d’un embryon humain, ni sa destruction pour le prélèvement des cellules souches.

Listed on BlogShares

0 Comments:

Post a Comment

<< Home