Aurore de l'Europe

Un blog destiné à informer et à entretenir le débat autour des questions de droits de l'homme et de bioéthique.

Monday, January 29, 2007

Les partisans de l'euthanasie essayent de séduire les candidats à la présidentielle

Lisez à ce sujet l’article de Cécile Prieur, dont on peut regretter le parti pris (un compte-rendu centré uniquement sur les membres de l’ADMD et leurs affirmations, et non une publication objective sur certaine réalités comme les « soins palliatifs »).





A cet égard, alors que les opinions sont plutôt confuses, mais dans l’ensemble hostiles à l’euthanasie dans l’UMP (avec quelques illustres excentriques qui se distinguent dans la masse), le Parti Socialiste ne fait pas mystère de son intention de légaliser l’euthanasie s’il revient au pouvoir. La candidate socialiste, Ségolène Royal, elle, s’est dite « en plein accord » avec le projet de son parti à ce sujet, toujours selon Le Monde.







Si les personnes âgées n’ont pas envie d’être poussées vers la mort, elles savent au moins maintenant pour qui ne pas voter….

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Wednesday, January 03, 2007

LE DEBAT SUR L’EUTHANASIE REFAIT SON APPARITION EN ITALIE

Le décès provoqué par son médecin, d’un patient atteint de dystrophie musculaire, Piergiogio Welby, a remis le débat sur l’euthanasie sur le devant de la scène en Italie, juste avant la période de Noël.

Welby, âgé de 60 ans, avait saisi les tribunaux italiens pour leur demander de reconnaître son « droit à mourir ». Sa requête avait été rejetée de manière ambiguë par les tribunaux qui avaient soulevé un « vide juridique » et qui avaient renvoyé la responsabilité au législateur.

L’euthanasie est réprimée en Italie de 6 à 15 ans d’emprisonnement. Comme ailleurs, les partisans de l’euthanasie essayent d’obtenir la légalisation de cette pratique. De manière peu surprenante, le parti radical d’Emma Bonino, en pointe sur tous les sujets controversés comme l’euthanasie, le « mariage » homosexuel et la légalisation de la drogue, s’est emparée du cas Welby pour essayer de promouvoir ses vues politiques.

C’est ainsi que le 20 décembre, le médecin traitant de Welby a débranché le respirateur après lui avoir administré des anesthésiques.

Au sens strict, l’acte posé par le médecin de Welby n’est pas une euthanasie, puisqu’il n’y a pas eu administration de substances pouvant entraîner la mort à la demande du patient. En revanche, il y a bien une interruption de soins questionnable dans la mesure où l’assistance respiratoire n’était pas une mesure futile prolongeant inutilement la vie. Dès lors, le médecin de Welby a délibérément causé un homicide, qui comme souvent dans les cas d’euthanasie, est mis en scène médiatiquement pour encourager à la légalisation.

Sur le plan moral, l’Eglise catholique a bien compris le risque de laisser passer la décision de Welby et de son médecin, et a donc refusé au patient le droit à des funérailles religieuses, estimant que son décès avait été « provoqué ».

En Italie, le décès de Welby a immédiatement provoqué la controverse au sein tant de la droite que de la gauche. Alors que Silvio Berlusconi se prononçait en faveur du « droit de choisir » Romano Prodi, le président du conseil italien avait le plus grand mal à maintenir le calme dans sa coalition, écartelé entre les catholiques de gauche pour lesquels l’euthanasie est un casus belli et les membres les plus extrémistes comme les radicaux, décidés à promouvoir leur agenda .

Du côté des opposants à l’euthanasie, pris encore une fois par surprise par l’évènement médiatique, on note comme souvent un certain flottement. La couverture médiatique, qui souvent privilégie l’émotionnel, contribue à établir un courant de sympathie dans l’opinion publique vis-à-vis de la victime euthanasiée et de son « choix ». Les opposants, craignant de s’antagoniser l’opinion, se réfugient dans une attitude mi-silencieuse, mi-résignée, et finissent par laisser le champ libre aux seuls partisans de l’euthanasie.

En Italie, par contre, les prises de position de l’Eglise catholique ont plus de résonnance médiatique qu’ailleurs. C’est ainsi qu’une petite phrase du Pape regrettant que certains choisissent la mort en croyant glorifier la vie a été la seule citation retenue par les médias transalpins, alors que l’homélie du jour de Noël considérait un ensemble de problèmes, dont notamment les problèmes au proche et moyen-orient. Du point de vue du bilan de la question de l’euthanasie, on a donc au moins une contradiction qui est entendue, bien que l’argumentation morale derrière le refus de l’euthanasie risque de rester incomprise pour le plus grand nombre… Au moins, il y aura eu la tentative de faire un effort pour apporter la contradiction.

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Wednesday, May 10, 2006

Un Jésuite belge suggère de détruire les embryons surnuméraires de la FIV

L’agence de presse Zenit, spécialisée dans les nouvelles religieuses, a mis en ligne vers les 23-24 mars 2006, une interview du R.P. Alain Mattheeuws s.j., qui est également docteur en théologie morale et sacramentaire et qui se spécialise sur les questions bioéthiques. Le R.P. Mattheeuws est intervenu comme spécialiste pour les questions bioéthiques pour le dernier synode des évêques. Il est aussi biologiste de formation. Ses vues présentent donc un certain intérêt pour apprécier la position de l’Eglise catholique sur l’attitude à adopter vis-à-vis des embryons surnuméraires résultant de la FIV (Fécondation In Vitro).

On connaissait de longue date la position critique de l’Eglise catholique à l’encontre de la FIV, reprise notamment dans Donum vitae .

Le R.P. Mattheeuws rappelle donc que congeler un embryon est un acte « moralement illicite », acte qui plonge l’embryon dans une « prison froide ».

Alors que certains proposent de faire « adopter » les embryons surnuméraires délaissés par leur parents, afin de leur donner, au minimum une chance de survie, il ne s’agit pas d’une solution viable pour le R.P. Mattheeuws. Pour lui, malgré la signature obligatoire de documents contractuels ôtant dans certaines limites la capacité décisionnelle aux parents quant au devenir de l’embryon congelé, il existe « une loi du cœur » qui interdit aux parents de se détacher de leurs embryons.

La solution, pour le moins étonnante, que le R.P. Mattheeuws suggère est de « libérer » les embryons de leur « prison froide » et de « les confier à la bonté divine » (c’est nous qui soulignons).

Si les termes ambigus utilisés auraient pu laisser subsister quelques doutes, le R.P. Mattheeuws s’empresse de les dissiper :


« les retirer du froid où ils sont emprisonnés, de les rendre aux conditions temporelles qui sont les leurs, de ne pas utiliser de moyens disproportionnés pour les sauver ou de moyens qui ne respectent pas leur dignité ou la dignité des personnes désireuses de les aider. L’enseignement du Magistère catholique au sujet du refus de l’acharnement thérapeutique trouve ici une nouvelle actualité. Il ne s’agit pas d’une euthanasie, mais du refus de prendre un moyen disproportionné et inadapté pour tenter de les faire survivre. » (C’est nous qui soulignons)


En termes clairs pour les non-initiés, la belle périphrase du R.P. Mattheeuws suggère la destruction des embryons surnuméraires, plutôt que leur adoption.

L’Eglise catholique est connue pour promouvoir le respect de la vie du début jusqu’à sa fin « naturelle », mais elle se débat avec le statut de l’embryon sur lequel les pressions d’ailes progressistes font porter le poids de discussions sur la contraception (certaines méthodes de contraception comme le stérilet visent à empêcher mécaniquement la nidation de l’embryon dans l’utérus).

Des questions plus pragmatiques agitent aussi les cercles religieux catholiques sur l’embryon, notamment que faire d'embryons surnuméraires, dont il est évident que les parents ne les réimplanteront plus.

Or, la position du R.P. Mattheeuws, pour pragmatique qu’elle soit, semble heurter frontalement le principe du respect de la vie du début à la fin. Quoiqu’il puisse être étonnant de voir un disciple de l’Ordre de St. Ignace suggérer un parallèle avec le refus de l’acharnement thérapeutique, cela ne devient plus véritablement étonnant quand on se souvient que le R.P. Mattheeuws est belge.

Sous la direction du Cardinal Godfried Danneels de Bruxelles, l’Eglise belge est à la pointe des tentatives de trouver un modus vivendi avec les activistes laïques. C’est ainsi qu’afin de promouvoir une vision plus « relaxée » de la religion catholique, le Cardinal Danneels a autorisé par son silence l’Université Catholique de Louvain à adopter et publier une position autorisant les médecins à pratiquer l’euthanasie active dans les Cliniques universitaires. La conséquence logique en a été que les religieux catholiques belges tendent désormais à promouvoir le « refus de l’acharnement thérapeutique » (mais quand l’on sait que l’Eglise range sous ce vocable également les cas où l’on n’a pas les moyens de faire face aux soins de santé, on comprend que le raisonnement est plutôt extensible) avec une fermeté tout aussi importante qu’elle refusait auparavant l’euthanasie. En fin de compte, cette attitude a abouti à légitimer l’euthanasie active en raison de la confusion qu’effectue souvent le public entre les deux notions bien distinctes, et conduit parfois certains prêtres à confondre eux-même les notions lorsqu'ils doivent guider leurs fidèles.

Pour en revenir au R.P. Mattheeuws, sa position d’expert auprès du Synode des évêques donne à réfléchir sur les débats agitant les cercles des princes de l’Eglise et sur les influences qu’ils subissent, étant donné que la plupart des évêques ne sont pas des spécialistes de médecine ou de bioéthique.

Sur le fond de l’argumentation, on peut noter que le parallèle avec le refus de l’acharnement thérapeutique est pour le moins spécieux. En effet, si aucune intervention n’a lieu, les embryons pourront continuer à exister dans un état de conscience suspendue, sans grave perte de « qualité de vie » ni nécessité d’intervention extraordinaire, au-delà du maintien en congélation.

Par contre, une intervention positive est requise pour mettre fin à l’existence des embryons (ou pour les « confier à la bonté divine » pour reprendre les termes du R.P. Mattheeuws). En cela, il ne s’agit pas d’une « abstention d’user de moyens disproportionnés », mais bien d’une intervention positive létale alors que l’embryon, sans cette intervention, ne verrait pas sa fin intervenir dans un futur proche. Sur le plan moral, si l’on considère que les embryons sont des personnes vivantes, comme semble le faire le R.P. Mattheeuws, alors il s’agit clairement d’un cas de mort injustifiée. Le glissement dans l’argumentation est d’autant plus surprenant que le R.P. Mattheeuws dénonce la FIV comme « un acte immoral »…

Lisez l’interview du R.P. Alain Mattheeuws sur le site de Zenit :

1re partie: http://www.zenit.org/french/visualizza.phtml?sid=86483
2nde partie: http://www.zenit.org/french/visualizza.phtml?sid=86546

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Monday, April 10, 2006

Une proposition de loi vise à étendre l'euthanasie aux mineurs en Belgique

Une proposition de loi qui devrait être déposée par deux sénatrices du SP.A, le parti socialiste flamand vise à étendre le champ de l'euthanasie active. Alors qu'elle était réservée aux majeurs de 18 ans, l'euthanasie serait alors étendue à tous les mineurs "capables de discernement", notion juridique vague et indéfinissable, mais que les tribunaux fixent généralement aux alentours de 10 à 12 ans selon les individus.


Pour Myriam Vanlerberghe, et Karin Jirofflée, les deux sénatrices, les enfants non capables de discernement verraient leurs parents prendre la décision de les euthanasier.

Les opposants de l'euthanasie craignaient effectivement l'arrivée d'une proposition précipitée qui puisse être introduite dans le processus législatif avant les élections municipales de 2006. Ces élections risqueraient, en effet, de voir la chute de l'actuelle coalition libérale-socialiste au pouvoir.

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Monday, December 19, 2005

L’EUTHANASIE LARGEMENT REPANDUE DANS LES HOPITAUX CATHOLIQUES FLAMANDS

Une étude publiée au mois d’octobre par l'unité d'éthique biomédicale de l’Université Catholique de Leuven (Louvain) dans la revue Health Policy a révélé que 83 % des hôpitaux catholiques flamands et 85 % des hospices catholiques autorisent la pratique de l’euthanasie pour leurs patients dans des « cas exceptionnels » et en accord avec la loi belge. Seuls 1 hôpital (sur 47) et 6 hospices (sur 251) flamands interdisaient totalement la pratique de l’euthanasie. En cas d’objection de conscience du médecin traitant, la pratique consistait au sein des institutions autorisant l’euthanasie, à référer le patient à un autre médecin pratiquant l’euthanasie au sein de la même institution.

73 % des hôpitaux et 40 % des hospices autorisaient l’euthanasie des patients incapables (inconscients, ou dans l’impossibilité d’exprimer validement leur volonté). Les institutions qui interdisaient l’euthanasie des patients incapables justifiaient leur position par « la difficulté d’interpréter des directives avancées, l’irréversibilité de l’euthanasie"...

Une loi belge de 2002 autorise la pratique de l’euthanasie active (l’administration d’une substance provoquant intentionnellement le décès) sous condition. Les conditions légales consistent notamment à vérifier le consentement du patient, et dans le cas d’une déclaration de volonté anticipée, pour un patient inconscient, à requérir la consultation d’un autre médecin.

Bien qu’aucune étude comparable ne soit disponible pour les hôpitaux catholiques francophones, la principale institution de soins, les Cliniques St. Luc de Bruxelles qui dépendent de l’Université Catholique de Louvain-la-neuve ont publié en septembre 2005, dans la revue Louvain médical une position de leur comité d’éthique hospitalo-facultaire intitulée: "AVIS DE LA COMMISSION D’ÉTHIQUE BIOMÉDICALE HOSPITALO-FACULTAIRE DE L’UCL SUR L’ACCOMPAGNEMENT DU PATIENT EN FIN DE VIE EN CE COMPRIS LA DEMANDE D’EUTHANASIE". Cette position autorisait les médecins de la Clinique à pratiquer l’euthanasie pour les patients capables, dans le respect des dispositions légales. Fort courageusement, l'UCL n'a pas mis ce texte en disposition sur son site internet...

Néanmoins, la pratique de l’euthanasie va directement à l’encontre des règles du Magistère de l’Eglise Catholique, notamment la Déclaration sur l’euthanasie de la Congrégation de la Doctrine de la Foi de 1980. Selon les auteurs, l’étude prouverait que les affirmations du Magistère ne sont plus acceptées dans les institutions de soins catholiques comme « un fondement légitime pour développer leurs propres chartes éthiques ».

La Conférence épiscopale belge ne souhaitait pas commenter ces informations.

Pour lire l'article original, rendez-vous sur le site du Dawn of Europe en cliquant sur ce lien, et vous pourrez télécharger l'article au format PDF.

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