Quand des candidats au bac sont obligés de justifier l’avortement...
L’examen de sciences du 9 juin 2005 pour les séries L, S et ES (littéraires, economico-sociales et scientifiques) comportait une sous-question d’examens pour le moins controversée: elle demandait aux candidats de trouver des arguments pouvant justifier l’avortement à partir d’un article du journal Le Monde que le quotidien catholique La Croix décrit comme « légèrement favorable » à cette pratique. La seconde sous-question visait à obtenir des candidats qu’ils discutent l’argument selon lequel l’avortement n’est pas une technique de contraception.
L’association anti-avortement Choisir la Vie, a dénoncé une « manipulation odieuse », son secrétaire général, Cécile Edel, pointant du doigt le fait « qu'il a été démontré en psychosociologie que le fait pour une personne de soutenir publiquement un principe contraire à ses propres valeurs avait pour effet de modifier ces valeurs dans le sens de la démonstration! »
Le gouvernement, quant à lui, à défendu la question, le ministre de l’Education nationale, Gilles de Robien soutenant que la question restait « dans le domaine du scientifique ».
D’autres associations catholiques ont néanmoins également exprimé leur soucis face à ce genre de questions d’examens
La question posée était:
Question 4 (2 points) Saisir des informations et mobiliser des connaissances pour argumenter
a) À l'aide du document 4, dégager des arguments en faveur de l'autorisation légale de l'IVG en France.
b) Argumenter l'idée selon laquelle l'avortement n'est pas considéré comme un moyen de contraception.
Le document soumis était cet article:
Document 4 : IVG : la stabilité des chiffres cache de nouveaux comportements. Trente ans après l'entrée en vigueur de Ia loi Veil, "la contraception et, en cas d'échec, le recours à l'IVG ont permis le passage d'un modèle de maternité sous contrainte à celui de maternité choisie, contribuant ainsi à redéfinir la parentalité au féminin, comme au masculin" estime "Population et Sociétés". Et, contrairement à ce qu'affirmaient les opposants à l'avortement lors de l'adoption de la loi, la légalisation de l'IVG n'a pas eu d'impact démographique. "Une IVG ne constitue pas une naissance en moins mais une naissance reportée à plus tard dans un contexte plus favorable" explique Mme Bayes. La fécondité française, qui avait fortement baissé de 1964 à 1976, est
stabilisée : depuis trente ans, le nombre d'enfants souhaités par les français est inchangé et les femmes en ont toujours autant.Source : Extrait du Monde du Jeudi 9 décembre 2004
Le texte intégral de l'examen est disponible en ligne ici: ici .
Et voici la justification des autorités académiques françaises: ici
Voilà quelques exemples de la liberté d'expression "encadrée" par la laïcité à la française...