Aurore de l'Europe

Un blog destiné à informer et à entretenir le débat autour des questions de droits de l'homme et de bioéthique.

Monday, December 19, 2005

L’EUTHANASIE LARGEMENT REPANDUE DANS LES HOPITAUX CATHOLIQUES FLAMANDS

Une étude publiée au mois d’octobre par l'unité d'éthique biomédicale de l’Université Catholique de Leuven (Louvain) dans la revue Health Policy a révélé que 83 % des hôpitaux catholiques flamands et 85 % des hospices catholiques autorisent la pratique de l’euthanasie pour leurs patients dans des « cas exceptionnels » et en accord avec la loi belge. Seuls 1 hôpital (sur 47) et 6 hospices (sur 251) flamands interdisaient totalement la pratique de l’euthanasie. En cas d’objection de conscience du médecin traitant, la pratique consistait au sein des institutions autorisant l’euthanasie, à référer le patient à un autre médecin pratiquant l’euthanasie au sein de la même institution.

73 % des hôpitaux et 40 % des hospices autorisaient l’euthanasie des patients incapables (inconscients, ou dans l’impossibilité d’exprimer validement leur volonté). Les institutions qui interdisaient l’euthanasie des patients incapables justifiaient leur position par « la difficulté d’interpréter des directives avancées, l’irréversibilité de l’euthanasie"...

Une loi belge de 2002 autorise la pratique de l’euthanasie active (l’administration d’une substance provoquant intentionnellement le décès) sous condition. Les conditions légales consistent notamment à vérifier le consentement du patient, et dans le cas d’une déclaration de volonté anticipée, pour un patient inconscient, à requérir la consultation d’un autre médecin.

Bien qu’aucune étude comparable ne soit disponible pour les hôpitaux catholiques francophones, la principale institution de soins, les Cliniques St. Luc de Bruxelles qui dépendent de l’Université Catholique de Louvain-la-neuve ont publié en septembre 2005, dans la revue Louvain médical une position de leur comité d’éthique hospitalo-facultaire intitulée: "AVIS DE LA COMMISSION D’ÉTHIQUE BIOMÉDICALE HOSPITALO-FACULTAIRE DE L’UCL SUR L’ACCOMPAGNEMENT DU PATIENT EN FIN DE VIE EN CE COMPRIS LA DEMANDE D’EUTHANASIE". Cette position autorisait les médecins de la Clinique à pratiquer l’euthanasie pour les patients capables, dans le respect des dispositions légales. Fort courageusement, l'UCL n'a pas mis ce texte en disposition sur son site internet...

Néanmoins, la pratique de l’euthanasie va directement à l’encontre des règles du Magistère de l’Eglise Catholique, notamment la Déclaration sur l’euthanasie de la Congrégation de la Doctrine de la Foi de 1980. Selon les auteurs, l’étude prouverait que les affirmations du Magistère ne sont plus acceptées dans les institutions de soins catholiques comme « un fondement légitime pour développer leurs propres chartes éthiques ».

La Conférence épiscopale belge ne souhaitait pas commenter ces informations.

Pour lire l'article original, rendez-vous sur le site du Dawn of Europe en cliquant sur ce lien, et vous pourrez télécharger l'article au format PDF.

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Thursday, December 01, 2005

Scandale éthique autour d’un chercheur coréen spécialiste du clonage

The Professeur coréen Hwang Woo-Suk, un spécialiste mondial du clonage a dû démissionner le 24 novembre 2005, à la suite d’un scandale éthique autour de ses travaux sur le clonage humain.

Hwang, dont le laboratoire était qualifié par le Magazine Américain Time de « pionnier » dans le domaine du clonage animal et humain, a été accusé d’avoir accepté que ses subordonnées féminines donnent leur ovocytes pour ses recherches sur le clonage. Ethiquement, le don de cellules ou de parties du corps par des subordonnés est traditionnellement interdit par la communauté scientifique, car les subordonnés pourraient se sentir « obligés » de donner ces cellules eu égard à leur lien de subordination.

Mais peu après la démission de Hwang, un mouvement populaire est né, dans lequel des centaines de femmes coréennes ont promis de donner leurs propres ovocytes pour la recherche. Dû en partie à un contexte de nationalisme renaissant, et en partie à la présence d’un site web « IloveHws » dédié au soutien du Pr. Hwang, ce mouvement regroupe de nombreuses femmes qui apparaissent avoir été séduites par les avancées thérapeutiques – purement théoriques, jusqu’à présent – promises par la recherche sur les cellules souches.

La Corée du Sud a beaucoup misé sur la recherche en cellules souches, devenant un havre pour ces recherches, alors même que de nombreux pays interdisent de telles recherches – en premier lieu, la France et les Etats-Unis. Le scandale Hwang ne pouvait tomber plus mal pour un pays qui essaie de prendre une longueur d’avance dans les retombées économiques potentiellement astronomiques qui pourraient résulter d’applications thérapeutiques des cellules souches.

De légers mouvements sur ce front se faisaient sentir aussi en France. Alors que l’on explorait la possibilité de se passer d’ovocytes – de récentes recherches ont démontré la possibilité d’utiliser des cellules souches de la paroi des ovaires – le législateur français considérerait sérieusement la possibilité d’autoriser les recherches sur les cellules souches. A l’heure actuelle, la loi française autorise l’importation de cellules souches de l’étranger – curieuse hypocrisie ! – mais non le développement ab initio de lignées de cellules souches embryonnaires sur le territoire français. Quant à la possibilité de se passer d’ovocytes, elle ne devrait pas conduire à des illusions sur les recherches : il est vrai que les cellules de la paroi des ovaires sont multipotentes, mais l’une des différentiations possibles est bien… un développement en ovocyte ! On n’élimine donc en rien, ni la création d’un embryon humain, ni sa destruction pour le prélèvement des cellules souches.

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